Baru, de son vrai nom Hervé Barulea, devient auteur de bandes dessinées à plus de 30 ans, après avoir enseigné l’éducation physique. Né en 1947 à Thil en Meurthe et Moselle, (ville minière qui touche Villerupt, la petite Italie de la Lorraine), de parents immigrés italiens, il trouve l’inspiration dans ses souvenirs familiaux et ses récits sont partiellement autobiographiques.
Le thème de son œuvre est la classe ouvrière et, plus particulièrement, celle de la Lorraine et des immigrés italiens. Le 31 janvier 2010, il reçoit le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre.
Son dernier album, « Bella Ciao » présente une vision douce-amère de l’immigration italienne. L’album débute par le massacre des Salines d’Aigues-Mortes du 17 août 1893. Qui se souvient de cette chasse aux Italiens qui causa la mort de 10 hommes ? L’auteur dit : « On présente les Italiens comme un modèle d’intégration en France sauf qu’on oublie ce que cela leur a coûté, le prix très lourd du sang, de l’humiliation, de la violence et du meurtre symbolique de soi. Mon père a payé le prix de sa naturalisation en allant faire la guerre en 1940, ce livre lui est dédié ». Les Italiens sont « devenus transparents … mais pas invisibles.
Entremêlant fiction et réalité, Baru évoque le racisme exacerbé par la crise économique, le poids du fascisme, la guerre, sans sombrer dans le misérabilisme. Pour appuyer son propos, il intègre dans l’album des documents qui méritent le détour. Il décrit les joyeuses réunions de famille des années 1960/70. C’est au cours d’une de ces réunions qu’éclate une savoureuse chamaillerie autour de l’origine de la chanson Bella Ciao.
Pour terminer joyeusement l’album, Baru nous parle de l’art des cappellettis qu’il semble bien dominer : « On était trois garçons à la maison, et il fallait bien s’y mettre quand les invités macaronis débarquaient le dimanche. Je faisais jusqu’à 1 000 cappellettis par repas ! »
Prévue en 3 tomes, Bella Ciao ne se réduit pas aux réminiscences italiennes de son auteur. La trilogie se veut engagée sur la question des immigrés en France, avec à la clé un message d’espoir.
Marie-Claude D
Pour faire plus ample connaissance avec BARU
« BELLA CIAO »: comment un air romantique est devenu un hymne révolutionnaire.
C’est l’histoire d’un air romantique devenu un hymne de la résistance, puis un tube commercial. Popularisée une nouvelle fois par la série La Casa de Papel il y a quelques années, la chanson Bella Ciao est depuis devenue un tube de Gims, avant d’être réutilisée dans des manifestations des « Sardines » en Italie et des « Gilets Jaunes » en France.
Si son air est connu de tous, son histoire l’est beaucoup moins. Le dessinateur Baru, Grand Prix du festival d’Angoulême et grand raconteur des relations contrariées entre la France et son immigration, en a fait un des sujets de sa nouvelle BD, Bella Ciao, disponible depuis le mois de septembre aux éditions Futuropolis. Extraits article de BFMTV.com leggi di più
grazie mille Maria Claudia!!
grazie Marie Claude !
Molto interessante. Grazie Marie-Claude.