Ciné-Pizza février 2019

Et la nave… et la musica vanno …

A l’heure juste de la montre à poils de notre président Alberto, la séance est ouverte. Nicole, Marie-France et Maria, notre équipe ciné/pizza, sont là et bien sur le public fidèle et important.

Marie-France, en quelques traits amusants, nous met l’eau à la bouche en français et innovation et c’est très bien, Maria en Italien. Dans « E la nave va » en 1983, Federico Fellini ne montre aucun personnage. Désabusé, il expose la société décadente au temps des bateaux à vapeur. Le sujet est mince : une diva à la voix divine, adulée du monde entier, est morte. Son vœu, que ses cendres soient répandues dans une île lointaine, sera scrupuleusement respecté par ses grands admirateurs, chefs d’état, ministres et personnalités diverses, entourés de leurs familles et leurs suites. Tout ce grand monde réuni sur un paquebot factice voguant sur une mer en carton…Maria continue la présentation, en italien agréablement chantant, afin que chaque oreille italienne comprenne parfaitement ce qui nous attend. Il est même question d’un rhinocéros !

Curieusement, en quelques minutes, une rapide histoire du cinéma débute le film. Du muet noir et blanc, en habits fin 19ème, grands bourgeois ou foule modeste, puis en cascade surviennent bruits, sons, musique, conversations, couleur. Un siècle de tournages. Notre histoire arrive au temps des steamers, des robes longues et chapeaux excentriques – embarquant chef d’orchestre et musiciens. Tout au long, la belle musique accompagnera les scènes …Verdi, Rossini, Schubert, Strauss, Debussy, Saint Saens ……… . Une de ces scènes, magique, se déroulera dans la chaufferie enfumée ; en bas les hommes, surpris dans leurs pelletées de charbon, entre les bouches des fours et les engrenages, en haut, une enfilade de personnes du beau monde cherchant à couvrir le vacarme des machines de leurs belles voix. Qui chantera le plus fort et le plus haut ?

Par chance, un chroniqueur, patenté et bien informé, glisse malicieusement les noms, rangs et commentaires se rapportant à chaque personnalité observée. C’est d’ailleurs lui qui clôturera le film, quand tout ce beau monde aura sombré. A part le grand canot de sauvetage réunissant le jeune marin et la jolie demoiselle, nourris du lait de la femelle rhinocéros, et notre monsieur chroniqueur, qui rame seul dans sa barque, finissant sa chronique sur le même ton malicieux…

Plus ça change, plus ça continue… Merci Monsieur Fellini ! Si les bateaux, les tenues, les chapeaux ont beaucoup évolué, les problèmes du jour sont quasi les mêmes ! Et les applaudissements pour ce film baroque et inhabituel…sont suivis des joyeuses libations d’une soirée ciné/pizza, une fois de plus réussie.

Bravo à l’équipe « Ciné-Pizza », celle qui sélectionne les films, la technique et celle, très importante, de l’intendance.

f.poitou – 27.02.19

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