Conférence « il signor Goldoni »

La bella serata con il signor Goldoni

Notre président Alberto salue l’assemblée d’une soixantaine de personnes et annonce les deux acteurs de la conférence. S’installent alors, devant nos yeux stupéfaits, un Signor Goldoni, perruqué et magnifiquement vêtu, accompagné d’une journaliste curieuse et attentive, tout-à-fait de notre époque. Répondant aux questions, Carlo Goldoni déroule sa longue vie à rebondissements, s’aidant des notes d’un cahier de mémoires. Quatre actes ponctuent cette histoire du « Molière italien », dont les fils se tissent avec ceux de la grande Histoire du XVIIIème siècle.

Goldoni naît à Venise en 1707, dans une famille aimante et attentive. Précoce, il sait lire et écrire à 4 ans. A 8 ans il écrit sa première petite comédie. Il étudie à Pérouse et Rimini. Jeune ado au caractère trempé, il retrouve sa mère à Chioggia en fuyant avec une troupe de théâtre. Son père l’envoie à Venise étudier le Droit. Il continue à Pavie, au Collège du Pape. A Udine il avoue avoir plus appris en 6 mois avec le signor Morelli que toutes les années précédentes. Quelques amourettes et quelques sequins en moins contribuent à sa connaissance des femmes et de la société.

Feltre, Modène, Venise… Goldoni devenu avocat attend le client. Son père meurt en 1731. Il crée un Almanach avec un certain succès. Fuyant un mariage mal arrangé, il se retrouve à Milan où il rencontre le théâtre comique…. Il écrit un premier « Belisaire » désastreux, fuit la guerre… Premier succès en 1734 avec un second « Belisaire ». Il s’introduit dans le monde du théâtre vénitien, rencontre Vivaldi.

Goldoni a 29 ans en 1736. Enfin la chance sourit avec « il lotto di Geneva ». Il épouse Nicoletta qui, jusqu’à sa fin, l’épaulera. Petit à petit il abandonne les farces, défend le dialecte vénitien. « Pour les caractères », dit-il, « je regarde autour de moi ». Puis il laisse son métier d’homme de loi et retourne à Venise en 1743 pour devenir un homme de théâtre à plein temps. Il écrit avec facilité, la période est féconde. Il touche à tout, et après 1744, ses nombreuses comédies assurent sa notoriété. Entre autres : « Arlecchino servitore di due padroni », « la Locandiera », « i rusteghi »… Il réussit même le pari d’écrire une pièce en 15 jours ! Les attaques de ses adversaires sont rudes et le minent. Il rencontre le Pape Clément XIII ! En mars 1756 à Parme il croise des comédiens français …

Et en 1762, la France lui propose un engagement de deux ans avec un bon salaire, meilleur de ce qu’il pouvait se faire dans son pays. Les Goldoni sont à Paris. Ils découvrent les théâtres et sont reçus à la cour de Fontainebleau. Apprécié du roi, Carlo enseigne l’italien aux deux princesses. Il est nommé à la tête du Théâtre Italien et écrit en français. Il devient pensionné du roi. En 1780, les Goldoni se retirent dans une demeure parisienne où Carlo meurt paisiblement le 7 février 1793.

Ce sont quelques extraits de cette longue et passionnante conférence, véritable pièce de théatre écrite, mise en scène et jouée par Pierre et Maria-Mellita Lauret; beaucoup de travail apprécié par le public. Bravo

 

f.poitou mercredi 14 oct 2015

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