Ricordi della guerra…

Les cérémonies du 8 mai m’ont rappelé l’histoire de Alessio V.

C’était un cousin germain de Dominique M….., mon mari.

Oh ! ce n’est pas un héros ! Il n’a fait que son devoir, mais combien cela a été dur pour lui et ses camarades, peu en sont revenus vivants.

Il habitait à Solimbergo, hameau dépendant de la Commune de Sequals Friul Italie (patrie de Primo Carnera ).

Il travaillait à la ferme de son père, éleveur et producteur de lait pour le fromage « le Montasio »

C’était un bel homme, fort et travailleur.

Hélas pour lui et pour ceux de sa classe, Mussolini, allié d’Hitler, a appelé tous les jeunes sous les drapeaux. Il avait tout juste 20 ans et, bien sûr, il a répondu à l’appel. Il a rejoint la fameuse division JULIA .

Avec ses camarades, il a fait la campagne de Yougoslavie. Ils étaient mal chaussés, mal vêtus dans le froid et dans la boue ( l’Italie n’était pas prête à la guerre )

Ces pauvres jeunes affamés ( la cantine ne suivant pas toujours ) allaient, de nuit, jusqu’à dérober dans les champs, les pommes de terre nouvellement semées.

Puis, ils furent envoyés en Grèce. Ensuite, après une permission donnée le 20 juin 42 ( il a dû se marier à ce moment-là ) La JULIA fut réunie à UDINE le 20 août et de là partit en train directement sur le front russe, en passant par l’Autriche.

Ensuite, à pied, avec tout le barda sur le dos, on les a envoyés sur le DON. C’était l’hiver, il neigeait quasiment toutes les nuits.
Ils étaient en première ligne et subissaient la mitraille des Russes. Pour finir, ils furent faits prisonniers et envoyés directement en Sibérie faire les bûcherons. La neige était presque à hauteur d’homme en hiver. Alessio racontait qu’ils sciaient les arbres à 1,50 de haut et en été, ils revenaient les retailler au ras du sol.

Et, la guerre étant finie en mai 45, on les a retenus là-bas jusqu’en 1947.

Sa jeune épouse, Brigitta, n’ayant plus de ses nouvelles et désespérant de le voir revenir a fait un pèlerinage à pied jusqu’à Gemona distante de 40 km, pour prier St-Antoine de lui faire revenir son époux. Elle a été exaucée : son Alessio lui est revenu mais dans quel état ! Il ne pesait plus que 35 kg.

Et, chaque fois que nous retournions « au pays » nous le trouvions assis devant sa porte, la plupart du temps silencieux, ses beaux yeux bleus perdus dans le vague.

Simone Mander

Pour compléter cette page d’histoire, voir les articles suivant :

Comment l’Italie a combattu l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale

Participation italienne sur le front de l’Est

Les prisonniers de guerre italiens dans les camps russes

 

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Un Commentaire

  1. Grazie Simone. E una storia triste ma bella….
    Maryvonne

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