Bravo Saint-Nazaire !!!
Oui ! Notre pays tient sa place, dans le monde international de l’industrie ! En voici deux exemples concrets, l’un dérivé de l’autre : STX , les anciens Chantiers de l’Atlantique, mettra prochainement en route le plus grand paquebot du monde, pendant que AIRBUS assemble le fameux A380 ! Dans le quatrième port de France, Saint-Nazaire. Bravo Saint-Nazaire !
Claude Caron, un de nos organisateurs de voyages, emmène une petite cinquantaine d’AIA dans un car confortable conduit par Lydie. Nous allons voir de plus près ces deux sites. 7.30 h, nous sommes tous là – « non, personne n’a oublié sa carte d’identité » ! et c’est un voyage papotant et tranquille…jusqu’au quartier neuf qui accueille le car – qui stoppe face à un énorme mur de béton sombre, vestige de guerre. Dans le hall s’engouffrent Lydie et Claude – formalités administratives obligent… pendant que la foule des italiens cherche le petit coin. Notre guide Rodolphe embarque. C’est lui qui nous promène et explique tout sur …
le Chantier Airbus : en 1920, on n’émigre plus vers l’Amérique et la construction des transatlantiques s’arrête. Le chantier naval se tourne alors vers l’aviation naissante en construisant les hydravions Latécoère. En fait le succès n’est pas là. Petit à petit, des avions de plus en plus avancés sont construits. Dans les années 70, le chantier devient le lieu d’assemblage des avions Airbus (il fabrique aussi nombre d’autres engins volants). Les morceaux arrivent de France, d’Allemagne, de Grande Bretagne et d’Espagne, par convois exceptionnels, barges, avions…
Le car se balade entre ateliers, tas de plaques de métal ou de matériaux, grues… tous dûment signalés et répertoriés de noms et de codes. Parfois, nous descendons et, comme chez Ikéa, nos pas suivent scrupuleusement les chemins bleus. Nous pénétrons dans quelques vastes ateliers, lumineux et agréablement colorés de gris clair, blanc cassé et vert d’eau, parsemés de colonnes bleu foncé. Les lignes de montage sont spécialisées, plus ou moins longues. On aperçoit des équipes de « compagnons » affairés après un long nez d’A320 ou autre mastodonte. Les explications de Rodolphe arrivent dans les écouteurs : « le métal entourant l’A320 a 1,2 mm d’épaisseur, pour l’A380 c’est 1,8 mm » , « des robots sont utilisés, souvent la main de l’homme est préférable », « d’ailleurs, les compagnons s’autocontrôlent, zéro défaut obligatoire », et, voici une belle remarque en ces temps difficiles : « Airbus a 9 ans de production devant elle ! »
Puis, le tour est fait. C’est le retour à la case départ où nous abandonnons Rodolphe. Le gros car roule précautionneusement dans les rues étroites, à la recherche du …
Trou du Fût, où nous déjeunons copieusement, au 1er étage, au milieu de fresques murales et d’énormes fûts. Un joyeux « auguri » d’anniversaire et les facéties de Maurizio animent le repas, dans l’ambiance habituelle du club italien. Ensuite, c’est une re-balade en car qui nous amène à…
l’Ecomusée dont voici les termes du prospectus : « Face à l’entrée de l’Estuaire de la Loire, l’Ecomusée apporte les clés de compréhension d’une ville construite deux fois en un siècle. L’histoire de Saint-Nazaire se découvre à travers maquettes, photos et documents d’origine ».Chacun à son rythme s’attarde comme il lui plait, devant un texte ou une maquette. Des mini-groupes discutent ou admirent. Les maquettes de navires, paquebots, avions sont minutieusement construites. De larges panneaux explicatifs illustrés retiennent l’attention. A l’étage, d’autres découvertes, dont la petite reproduction métallique de Sammy – appelé aussi Soldat de la Liberté – offert par les Américains et inauguré en 1926. L’original est placé dans la mer à quelques centaines de mètres.
A la sortie, Lydie recueille son monde, et, en route pour …
le chantier naval : accompagnés d’un nouveau guide, Gladys, nous apercevons à gauche l’ancienne gare maritime de la C.G.T. (Compagnie Générale Transatlantique). La création du chantier remonte à 1861. Depuis, 600 navires ont été construits, pétroliers, méthaniers, vaisseaux militaires, cargos, paquebots (plus de 110). Notons le Normandie en 1935, le France en 1962. Depuis 1980, place est faite aux bateaux de croisière : le Mistral , le Queen Mary 2 en 2003 (construit en moins de deux ans), le Fantasia italien, en 2008. Le mois dernier, le Preziosa italien aussi quittait St-Nazaire.
Le chantier s’étend sur 108 ha, dont 22 ha couverts. Dehors nous longeons des tas de plaques de métal, de deux couleurs, gris et rouille. 30 % utilisées pour les coques, 70% pour les superstructures. Leur épaisseur varie de 5 à 44 mm, elles ont 17 m de long pour le transport en wagon-fret. Grenaille, découpe, formage…torche à 20 000 °… arc électrique, raidisseur, robots soudeurs, radiographies, tuyauteurs… c’est le vocabulaire technique de l’endroit. Continuons avec le tirant d’eau de 6,30 m, le tirant d’air de 35 m, longueur 223 m : voici l’Europa 2 que nous admirons (de loin hélas). A nouveau munis d’écouteurs et même de casques au-dessus des charlottes, nous suivons Gladys qui monte un étage et pénètre dans un IMMENSE HANGAR. C’est une ligne de construction de 900 m. Le portique, au fond peut soulever 750 tonnes ! Impressionnant !
Gladys nous emmène au bassin d’armement où notre vision du gigantisme des constructions s’affine. Epoustouflant. La cale, à deux niveaux, longue de 900 m, la plus grande d’Europe. Quand on remplit le bassin, l’eau arrive au-dessus des têtes.
Puis c’est le retour à la base de départ, où nous laissons la souriante Gladys, et …
ciao Saint-Nazaire ! Peut-être reviendrons-nous dans un an ou deux voir la construction du plus grand paquebot du monde, prévue pour être lancée l’hiver prochain ? Dans une fin de journée ensoleillée, nous quittons Saint-Nazaire et ses sites prestigieux et retournons dans notre souriante douceur angevine. Remercions notre chauffeuse Lydie, notre ami Claude, et notre belle association, l’AIA !
f.poitou
visite St-Nazaire 12 avril 2013